jeudi 26 juin 2014

LES TAUX DU CRÉDIT IMMOBILIER AU PLUS BAS DEPUIS L’APRÈS-GUERRE

Les taux des prêts se sont établis en moyenne à 2,85 % en mai. Le record de 2013 est battu.

Le record historique de juin 2013 n’aura pas tenu longtemps. L’an dernier, les taux des crédits immobiliers touchaient un plancher historique moyen de 2,90 % (hors assurance et coût des sûretés), selon le baromètre Crédit Logement/CSA. Moins d’un an plus tard, les taux sont à présent de seulement 2,85 %. Mais ils ont joué les montagnes russes entre ces deux dates. Après une remontée au deuxième semestre 2013, les taux ont ensuite plongé assez rapidement, perdant 23 points de base en moyenne (0,23 %) depuis le début de l’année. « Jamais depuis la fin des années 1940 les taux des crédits immobiliers n’étaient descendus aussi bas », souligne le baromètre.
La baisse est la plus forte sur le marché des travaux (2,79 % en mai) et sur celui de l’ancien (2,84 % en mai) mais reste plus modérée sur le marché du neuf (2,94 %). Dans le détail, l’écrasante majorité des crédits sont désormais octroyés à moins de 3,5 % : leur part dans la production totale est de 92,3 %, contre 88 % le mois précédent, et à peine 41,7 % en 2012.

Gros efforts commerciaux


Cette évolution est liée pour une bonne partie à ce que, depuis le début de l’année, les taux des emprunts d’Etat à 10 ans (OAT) ont diminué de pratiquement 70 points de base (0,7 %), pour atteindre actuellement autour de 1,75 %. Or le taux du crédit est composé pour une bonne partie de ressources dont le coût est lié à ces OAT. Pour le reste, la banque peut aussi compter sur des ressources d’épargne bon marché dans un environnement de taux toujours bas.
Par ailleurs, au premier trimestre, les banques font habituellement de gros efforts commerciaux afin de couvrir la saison des Salons immobiliers. A court terme, la tendance devrait se prolonger, à en croire les courtiers compilant les baromètres bancaires qu’ils reçoivent.
Ces conditions intéressantes s’adressent a priori aux emprunteurs les plus solvables, puisque la durée moyenne des emprunts tend elle aussi à diminuer, à 202 mois (16,8 ans). Or les emprunteurs plus jeunes ou disposant d’un apport moindre ont naturellement besoin de durées plus longues pour boucler leur financement. Pour mémoire, en 2007, avant le déclenchement de la crise financière, la part des prêts supérieurs à 25 ans était pratiquement de 33 %. Cette part n’est désormais plus que de 14,8 %.
Sans remettre en cause ce mouvement de fond – un mouvement de baisse des taux et leur niveau actuellement très faible pour les emprunteurs immobiliers – ni la représentativité du baromètre de Crédit Logement/CSA, certains observateurs estiment toutefois qu’il faut apporter une perspective à ces chiffres : ils correspondraient en moyenne à de « bons » dossiers d’emprunt, ces derniers bénéficiant logiquement des meilleures conditions de financement.




Source : Les echos.fr / Edouard Lederer / journaliste au service finance, Publié 

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