Alors que les ventes de logements
neufs ont atteint leurs plus bas niveaux depuis 15 ans l’an passé, François
Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers, n’entrevoit
pas de reprise à court terme : selon lui, le dispositif locatif Duflot
pourrait, certes, inciter les investisseurs à revenir peu à peu sur le marché.
Mais les ventes aux particuliers risquent de rester atones.
Capital.fr : Après une année noire
pour les promoteurs, les ventes de logements neufs peuvent-elles rebondir en
2013 ?
François Payelle : Compte tenu de la mauvaise
conjoncture économique, les ventes de logements neufs vont rester molles durant
de longs mois. Un espoir tout de même : le nouveau dispositif d’investissement
locatif Duflot, qui accorde une réduction d’impôts de 18% aux particuliers qui
achètent dans le neuf pour louer, est plus incitatif que ne l’était le
Scellier. Le gouvernement table sur 40.000 ventes aux investisseurs sur
l’année. Selon nous, cet objectif est tout à fait tenable, sous deux réserves :
que les préfets de régions maintiennent le dispositif dans la plupart des
communes de la zone B2 - villes de 50.000 à 250.000 habitants - et qu’ils ne
rabaissent pas les plafonds de loyers autorisés, comme le prévoit le décret
encadrant le dispositif.
Capital.fr : Quelles sont vos
prévisions concernant les ventes aux particuliers, hors investissement ?
François Payelle : Les ventes de logements aux
propriétaires occupants, qui ont représenté près des deux tiers de notre
activité en 2012, risquent encore de baisser cette année. Ceci tient d’abord
aux conditions d’octroi des banques, qui limitent les prêts sur le long terme et
exigent des apports plus importants. Ensuite, la réforme du prêt à taux zéro ne
va pas assez loin : recentrer le dispositif sur les revenus les modestes me
paraît être une bonne orientation, mais il faut généraliser le différé de
remboursement aux trois premières tranches éligibles.
Capital.fr : Les promoteurs
peuvent-ils s’adapter en baissant leurs prix ?
François Payelle : Quelques efforts ponctuels seront
toujours possibles ici et là. Mais tant que le prix des terrains - qui
représentent aujourd’hui entre 15 et 35 % du coût des programmes immobiliers -
et les coûts de construction ne baisseront pas, il ne faut pas s’attendre à des
baisses significatives des tarifs des logements neufs en 2013.
Capital.fr : Comment peut-on arriver
à réduire ces coûts ?
François Payelle : Il
faut tout d’abord activer tous les leviers pour lutter contre la pénurie de
foncier. Au-delà de la mobilisation des terrains publics, l’urgence est d’agir
sur le plan fiscal : en effet, les propriétaires doivent aujourd’hui attendre 30
ans pour être exonéré de plus-values sur les ventes de terrains. En instaurant
un abattement exceptionnel durant deux à trois ans sur ces plus-values, le
gouvernement pourrait inciter à vendre vite et créer le choc d’offres tant
attendu. En outre, il faut faire une pause dans les normes techniques qui se
sont aussi multipliées ces dernières années : tous les nouveaux immeubles
doivent désormais intégrer la fibre optique, des locaux à vélo, des logements
adaptés aux handicapés, la dernière réglementation thermique… tout en comptant
toujours autant de parkings pour voitures et de prises téléphoniques. Est-ce
cohérent ?
recueillis par Guillaume Chazouillères
Source : Capital.fr
01/02/2013 à 17:55 / Mis à jour le 04/02/2013 à 13:21
recueillis par Guillaume Chazouillères
Source : Capital.fr
01/02/2013 à 17:55 / Mis à jour le 04/02/2013 à 13:21
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